Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, jay receu toutes voz despeches et entendu le contenu
2d’ycelles et en premier lieu, je rendz graces à Notre Seigneur de ce
3qu’estes toutz en bonne santé et luy prye de bien bon cueur vous y
4tenir longuement. Par sa grace, nous en sommes de mesmes. Bien vous
5puis assurer qu’en ce lieu y a une infinité de malade et ny a
6cassine que ne niait jusques à six ou sept, et tout
7de tierces. Dieu grace, nen meurt encores point. Nous en havons
8heu deux seans et sont maintenent gueris ; Dieu graces estoyent
9les palephenières. Je suis estée en grand peyne ayent entendu
10la maladye de Laval, mais Dieu ma faict tant de grace
11quil ma faict entendre sa convalescence. Jay de ses lettres
12escriptes de sa main du Ve du present de Lyon. Vous nous
13en havés mandé de plus fresches. Jay sperence en Dieu quil
14se conduyra et sera aussi saige, estant en santé comme
15il a esté en maladie, de sorte qu’en recepvrons toutz
16contentement, sil luy plaict. Je trove bien vray ce que m’avez
17escript touchant l’affaire que bien entendez, car par ci
18devant cestoyt la femme que parloyt, mais maintenent
19c’est lhomme qu’a dict à mon nepveu, monsieur de La
20Coste quil n’a jamais entendu que de cinq mil
21escus. Quand monsieur d’Apt feut à Aix pour
22reconsillyer l’Eglise, luy mesme luy dict de quatre
23mille. Si est ce que je suis nen faire nul semblant
24[v°] ains nous (athaquer à partaiger) quest cause, joinct le desir
25que jay de vous voyr à toute votre compagnye en ces cartyers,
26vous pryes de y venir faire lhyver et me venir ayder à
27manger une dozaine de pruneaux que avons (enlevé)
28en ces cartiers sommes estes bien trompés de la recolte car
29havons heu bien peu de grain selon la pailhe et n’avons
30pas grand sperence d’havoyr guières vin, Dieu en soyt
31loué de tout et luy plaise nous garder que n’ayons
32guerre, car estant en paix, ne povons havoyr que trop
33de bien vous ne me mandés rien touchant d’havoyr le (los)
34du roy et permition de povoyr retenir, car il en y a de plus proches
35que nous le fauldroyt oblyer à vous faire payer de ceux d’Orange.
36Jay dict à monsieur de Cabanes que quand il voldra je luy
37bailheray mil escus. Il est(trové) tumber malade de fiebvre
38tierce de quoy jen suis en peyne si est ce que jay sperence
39en Dieu quil en sera bien tost quitte. Puis que c’est
40achapt na point de (leu) je vous porrois bien secorir de mil
41escus et quelque chose d’avantaige pour laffaire de
42messieurs d’Huryage ; et ne fauldroit que emprintessiés
43voz bons seigneurs et amis ; en tout vous adviserés au
44melhieur. Vous aurés ceste despeche par le moyen de
45madame d’Hourches que m’a faict cest honeur de
46menvoyer ce laquay pour entendre de voz novelles. Je suis
47esté bien fort aise d’entendre des leurs, lesquelles Dieu
48graces soit bonnes. Et ma fille ma escript quelle ha de
49celles de monsieur d’Hourches du XIXe du passé
50[fol. 255] Je prye Nostre Seigneur les volloyr tousjours tenir en sa sainte garde et
51protection. Je me doubte fort que Balthazar aura la petite
52veyrolle comme son compaignon ; et en cest endroit je me
53recommande de fort bon cueur à vostre bonne grace é prye Dieu
54vous donner la sienne, acompaignée de longue et contente vye.
55Je vous prye me tenir advertye tant que porrés de toute la
56troppe et de l’arryvée de Laval et d’Evènes. De Gargas, le
57XXe aoust 1572.
58Vostre mère Pierre de Pontevès
59Me samble que vous pernés
60tort de peyne de me escryre tout de vostre
61meyn. Je me contanteray de III ho IIII lynes,
62é vous prye pernés garde à vostre santé é prye Dyeu
63la vous concervé
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